Une affaire de faux passeports ghanéens rattrape un policier de nationalité nigériane et trois femmes. Jeudi 12 décembre 2024, une nouvelle audience s'est ouverte dans le procès d’un policier nigérian et trois femmes. Les quatre prévenus qui sont en détention provisoire depuis plusieurs mois sont poursuivis par le parquet spécial près la CRIET pour des faits d’usage de faux de documents de voyage. Les mis en cause ont été arrêtés à Cotonou avec de faux passeports ghanéens. Ils voulaient voyager pour l’Arabie Saoudite depuis l'aéroport de Cotonou.
Selon les faits présentés par le parquet spécial de la CRIET , le policier Nigérian a aidé les trois femmes à voyager à partir l’aéroport de Cotonou avec de faux documents et les aurait guidées jusqu'au Bénin depuis l’Etat de Kano, au nord du Nigéria.
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Lors d’une précédente audience en octobre 2024, les trois femmes ont affirmé être nigérianes et ne parler que la langue haoussa, ne maîtrisant ni l'anglais ni la lecture et l'écriture. Elles ont expliqué que c'est un certain Aliou, qu'elles présentent comme leur parent, qui leur a remis ces faux passeports ghanéens. Les trois prévenues ont indiqué qu'elles ne savent pas que les documents étaient faux. Elles affirment qu'elles devaient se rendre en Arabie Saoudite pour y travailler, rapporte l’envoyé spécial de Libre Express.
Le policier nigérian a, quant à lui, reconnu avoir collaboré avec Aliou, le présentant comme le grand frère d'un de ses camarades de classe. Selon ses déclarations, c'est Aliou qui a pris en charge tous les frais de transport, d'hébergement, les billets d'avion et autres pour permettre le voyage des trois femmes depuis le Nigéria jusqu'au Bénin. Le policier a affirmé n'avoir pas participé à la fabrication des faux passeports. Il a déclaré qu'il n'est pas au courant de ce que les passeports ghanéens étaient des faux.
24 mois de prison ferme
À l’audience du jeudi 12 décembre 2024, le parquet spécial représenté par le deuxième substitut du procureur spécial près la CRIET a fait ses réquisitions. Selon le procureur, ce policier nigérian n'aurait pas dû prendre les responsabilités de les convoyer jusqu'au Bénin avec de faux passeports ghanéens. Selon le magistrat, le policier avait quel intérêt à suivre les trois femmes si ce n'est pas pour vérifier si elles ont pu voyager à partir de l’aéroport de Cotonou avec les faux documents. Il a précisé que l’agent de la police nigériane est un garant de la loi et qu'il devait vérifier l’authenticité des documents.
Quant aux trois femmes en prison dans le dossier, le ministère public a souligné qu'elles bien informées que les passeports ghanéens étaient des faux. Le parquet spécial de la CRIET a demandé à la Cour de retenir dans les liens de la prévention des faits de fausses attestations le policier ainsi que les trois femmes. Il a donc requis vingt-quatre (24) mois de prison ferme et 500 000 FCFA contre eux tous.
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Un avocat de la défense a plaidé la clémence de la cour au motif de ce que les mis en cause étaient aussi des victimes. L’avocat a souligné à la Cour que l’Arabie Saoudite n’établit pas de visas pour les ressortissants du Nigeria et que celui qui a mis ses clients en difficulté le savait bien. Le verdict du procès a été renvoyé au jeudi 19 décembre 2024, rapporte l'envoyé spécial de Libre Express.
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